Connaître 4 manières de dire merci en japonais peut s’avérer particulièrement utile… car il est bien connu que l’Empire du Soleil levant est aussi l’empire de la politesse. Cette tendance culturelle de fond mérite notre attention, d’autant qu’elle se situe aux antipodes de nos pays latins à la communication chatoyante mais parfois gouailleuse, abrégée.
Quant aux pays anglo-saxons, la concision, le tutoiement et une certaine familiarité directe y sont de mise, jusque dans la plupart des rapports professionnels. L’instantanéité des échanges par Internet accélère encore la tendance à une langue relâchée, aux codes plus flous et à des formules toujours plus courtes marquées par la siglaison. Le Japon a au contraire élevé les mille formes de la courtoisie au rang d’un véritable art de vivre insulaire.
Par conséquent, si vous envisagez de voyager, d’emménager ou même d’ouvrir votre entreprise à un nouveau marché au Japon, vous vous devez de prendre en compte cette dimension culturelle fortement ancrée de la politesse dans le pays. Dès lors, traduire notre « merci » laconique et passe-partout en mot à mot risque bien de ne pas suffire.
En effet, même si l’idée globale de remerciement est perçue par votre interlocuteur japonais, la traduction hâtive et approximative risque de ne pas correspondre au contexte relationnel précis, au rapport hiérarchique ou informel, à l’acte qui justifie le remerciement etc. Il pourrait s’ensuivre deux conséquences fâcheuses pour le professionnel que vous êtes : passer pour un étranger connaissant mal le Japon (ce qui appelle l’indulgence, mais pas la confiance dans les affaires) ou pire, risquer de déplaire à votre interlocuteur en commettant un impair (en étant trop familier ou au contraire trop distant, ce qui peut ruiner une relation commerciale naissante).
Pour vous permettre d’y voir plus clair, on a recensé dans cet article 4 manières principales de dire merci en japonais : d’abord le fameux « Arigatô », puis les variantes d’« Arigatô », ensuite les formules utiles qui gravitent autour du remerciement, et pour terminer le langage non verbal.
1. Arigatô
La première des 4 manières de dire merci en japonais, c’est bien évidemment « Arigatô » ! Nous sommes de nombreux néophytes à connaître cette formule… et au moins aussi nombreux à la déformer et à l’utiliser à mauvais escient. On fait donc un point nécessaire sur la fausse simplicité d’ « Arigatô ».
En fait, « Arigatô » n’est pas le strict corollaire nippon de notre « merci » français. En effet, en français, même si on peut l’agrémenter de « mille mercis » ou de « merci beaucoup », « merci » reste un incontournable passe-partout qui transcende facilement les classes sociales, les hiérarchies et les situations.
Mais dans la langue et dans la culture japonaises, il serait en fait malvenu de se contenter d’ « Arigatô » dans bien des relations et dans bien des contextes. Un « arigatô » seul, sans autre formule serait ressenti comme trop familier, voire déplacé et brutal dans des situations formelles. Par exemple, il est inenvisageable de se contenter d’ « Arigatô » avec votre supérieur hiérarchique, un client important, le représentant d’une institution ou encore votre professeur.
En revanche, « arigatô » sera parfait pour une atmosphère décontractée entre amis ou en famille. Il y sera même le bienvenu : il sera une façon de marquer votre proximité affective avec votre entourage.
Allez, on vient peut-être de vous sauver la mise dans une future situation japonaise, ne nous dites pas merci !
Ou plutôt, ne dites plus à tout bout de champ « arigatô »… surtout dans un contexte professionnel à fort enjeu. Au passage, pour retenir sa prononciation quand on débute dans la langue japonaise, il peut être utile de penser à la prononciation de l’alligator : prononcer les sons « aligato » se rapproche suffisamment d’ « arigatô » pour être intelligible.
2. Les variantes d’Arigatô
Et immédiatement après le fameux « Arigatô », arrivent les non moins fameuses variantes d’Arigatô ! Parmi celles-ci, la plus célèbre est sans doute « Arigatô gozaimasu ». Celle-ci peut se traduire par « merci beaucoup ». Elle possède surtout une nuance de ton plus polie, moins familière que simple « Arigatô ». Facile à retenir car souvent entendue même lorsqu’on débute l’apprentissage du japonais, cette formule « Arigatô gozaimasu » vous rendra bien des services : polie sans être trop apprêtée, elle convient bien dans nombre de rapports formels. Cependant, on va voir qu’elle n’épuise pas toutes les nuances de sens que contiennent les autres variantes ci-dessus.
La plus proche d’ « Arigatô gozaimasu » est sans doute « Arigatô gozaimashita ». Cette dernière formule vous permettra d’exprimer votre reconnaissance vis-à-vis d’un bienfait (acte, attitude, cadeau ou service) qui a eu lieu dans le passé et n’est plus d’actualité. Peut-être vous dites-vous que remercier une seconde fois pour un fait révolu passerait pour la politesse de trop, pour une courtoisie trop appuyée… Eh bien, nous sommes au regret de vous dire que vous feriez fausse route. On n’est jamais trop poli au Japon : la gratitude, même formelle et répétée, est toujours bien vue et fait partie intégrante de la culture et de tous les rapports sociaux.
Vous voulez être extrêmement poli ? Optez pour la formule verbale « kansha shite-orimasu ». C’est la façon à la fois la plus humble et la protocolaire de dire merci en japonais. On pourrait la rapprocher de l’expression française « je vous suis très obligé de… ». A noter toutefois que « kansha shite-orimasu » conviendra parfaitement si vous vous adressez à un dignitaire ou à la famille impériale, mais sera à fuir entre amis ou en famille, car cela serait le signe d’une trop grande froideur.
Embarquons à présent pour les variantes plus lointaines d’ « Arigatô ». Il existe la formule « Dômo », ou « Dômo arigatô ». Celle-ci va de pair avec « Dôzo », équivalent de « je vous en prie ». Ainsi, si votre interlocuteur vous dit « Dôzo », vous pouvez répondre par « Dômo » ou par « Dômo arigatô », ce qui sera une formulation plus appropriée et plus idiomatique que le simple et familier « Arigatô ».
Par ailleurs, il existe une formule ambivalente typiquement japonaise : « Sumimasen ». Elle se traduit souvent par « Excusez-moi », mais peut aussi exprimer une nuance de remerciement. C’est alors un remerciement gêné qui insiste sur l’humilité. Par exemple, si un inconnu a pris la peine de vous accompagner quelques minutes pour vous montrer le chemin que vous cherchiez, si vous faites déballer de très nombreuses boîtes à un vendeur, ou encore si vous voulez remercier un passant qui s’est baissé pour ramasser votre portefeuille et vous le rendre (et que vous voulez exprimer la gêne devant la peine qu’il a prise pour vous), « Sumimasen » sera la formule idéale.
Enfin, terminons par le seul mot que même un locuteur ne parlant pas du tout la langue japonaise : « sankyu ». Cette adaptation du vocable anglais a l’avantage d’être assez limpide. Gardez-vous toutefois de l’utiliser dans un contexte formel : elle est surtout réservée aux échanges amicaux entre jeunes, chez qui elle marque une forme de complicité moderne.
3. Les formules utiles qui gravitent autour du remerciement
Une formule de politesse vient rarement seule… Ainsi, merci s’accompagne très souvent d’un « s’il vous plaît ». L’équivalent de « s’il vous plaît » en japonais est « oneigai shimasu ». Il existe aussi la formule « kudasai » (autre équivalent de « sil vous plaît). Sa logique grammaticale est différente : alors qu’ « oneigai shimasu » est une locution indépendante, « kudasai » s’ajoute toujours en fin de phrase après l’expression de sa demande.
Ensuite, il peut être utile de savoir exprimer l’idée de « de rien / il n’y a pas de quoi. » Pour se faire, on peut avoir recours à deux formules. La première est « iié » : facile à retenir, on notera cependant que sa familiarité est réservée au cercle proche. La seconde, « Doitashimashite », est plus formelle.
4. Le langage non verbal
Parmi les 4 manières de dire merci en japonais, ce serait une hérésie d’oublier le langage non verbal, c’est-à-dire les gestes, la posture corporelle d’un côté, les petits cadeaux matériels de l’autre.
Commençons par le langage du corps. Il sera toujours bien perçu, entre amis ou en famille, d’accompagner votre remerciement d’un sourire. Avec des inconnus, un petit signe de tête en avant montrera discrètement que vous connaissez els codes de la culture japonaise, sans trop en faire.
En outre, la tradition invite à marquer aussi l’inclination du buste en avant pour appuyer son remerciement. Comment doser ? Votre degré d’inclinaison sera à proportion de la distance hiérarchique qui vous sépare de votre interlocuteur ainsi que de la nature du bienfait pour lequel vous exprimez votre gratitude. Enfin, l’usage veut qu’un cadeau soit toujours reçu en présentant ses deux paumes vers son interlocuteur.
Pour ce qui est des petits cadeaux, les Japonais en sont friands, tant pour les recevoir que pour les offrir. On retiendra par exemple la tradition encore vivace des Omiyage (souvenirs de voyage que vous offrez aux personnes qui vous ont aidé), ou encore du Nengajo (carte de vœux qui est l’occasion d’exprimer sa gratitude envers ceux qui nous ont aidé durant l’année qui vient de se terminer).
A travers ces 4 manières de dire merci en japonais, cet article a été l’occasion de découvrir toute une palette de nuances dans les façons d’exprimer sa gratitude au Japon.
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