Latin et grec ancien restent enseignés à l’école aujourd’hui, en France comme dans de nombreux autres pays, et pourtant il s’agit de langues mortes. Sur le papier, il n’y a aucune utilité à les apprendre puisque ces langues ne sont en usage dans aucun pays, au sein d’aucune population. Il existe pourtant de bonnes raisons de choisir d’étudier les langues mortes, que l’on veuille le faire par pur plaisir ou par intérêt.
Qu’est-ce qu’une langue morte ?
D’abord, faisons un rapide point de définition afin de comprendre de quoi on parle : qu’est-ce qu’une langue morte, par opposition à une langue vivante ?
Une langue morte est une langue qui n’a plus de locuteurs natifs. Elle n’est plus parlée par la population, tout au plus encore présente dans des écrits mais sans usage pratique et quotidien. Elle peut toujours perdurer par l’enseignement, mais n’est pas utilisée par la population pour ses échanges et sa communication. À l’inverse, une langue est dite vivante lorsqu’elle continue à être pratiquée et à se transmettre, employée dans la vie de tous les jours, y compris oralement.
Une langue morte est donc une langue éteinte, qui ne vit plus et n’évolue plus. Alors, pourquoi apprendre une langue morte aujourd’hui ?
Mieux connaître notre langue grâce aux langues mortes
On pourrait comparer les langues mortes à l’histoire, au sens où l’on dit qu’il est essentiel de connaître le passé pour mieux comprendre le présent. Il en va de même avec les langues, les langues mortes permettant de mieux connaître les langues vivantes.
Il est en effet indéniable que les latinistes et les hellénistes ont un avantage considérable pour parler correctement français. Leurs connaissances dans ces langues éteintes que sont le latin et le grec ancien leur donnent de précieuses clés pour connaître l’étymologie des mots français. Aquarium qui vient de aqua (eau), ostréiculture qui vient de ostrea (huître), piscine qui vient de piscis (poisson)… La liste des mots français à racine latine est sans fin. On peut aussi puiser dans le grec ancien l’origine de nombreux mots français, ce qui permet souvent d’en comprendre la racine ou le suffixe. C’est le cas, par exemple, de psychologie qui mêle psyché (âme) et logos (science) ou bien agoraphobie qui associe agorá (assemblée) et phóbos (peur).
Connaître le latin permet aussi d’élargir son vocabulaire avec des expressions encore employées dans notre langage courant. De facto, in fine, ad hoc, a priori… Nombreuses sont ces locutions latines intégrées au français, mais encore faut-il connaître leur sens d’origine pour les employer à bon escient.
Apprendre plus facilement des langues étrangères grâce aux langues mortes
On l’a vu, les grandes langues anciennes qui sont enseignées à l’école sont, certes, éteintes, mais ont été à l’origine de langues modernes. Et le lien est évident, aujourd’hui encore. Aussi, quand on veut se lancer dans l’apprentissage de l’italien, par exemple, connaître déjà le latin permet d’assimiler beaucoup plus facilement le vocabulaire. L’espagnol et le portugais tirent aussi leurs racines du latin, de même que le roumain, plus méconnu mais qui en est pourtant encore très proche.
Au-delà des racines des mots, connaître les déclinaisons du latin permet d’aborder plus facilement ce même principe en allemand et en russe. L’apprentissage du grec ancien, lui, est un excellent exercice pour avoir les bons réflexes en matière de grammaire. Dans les deux cas, ces langues donnent en effet des clés, poussent à une réflexion qui est ensuite applicable aux langues vivantes.
Apprendre l’histoire à travers les langues mortes
On dit que la mort d’une langue, c’est la mort d’une culture. En l’occurrence, les cultures antiques romaine et grecque sont le berceau de la nôtre, et il est donc d’autant plus précieux d’entretenir les connaissances que l’on en a. Travailler le latin et le grec ancien, c’est se plonger dans l’histoire d’une période fondatrice de notre ère.
Ces langues sont aussi des portes d’entrée vers la mythologie grecque ou romaine, ainsi que de grands classiques de la littérature comme L’Iliade et l’Odyssée d’Homère et l’Énéide de Virgile. C’est également une clé pour lire des textes religieux en langue originale.
Apprendre une langue, c’est de toute façon toujours une manière d’enrichir sa culture générale, d’avoir une vision du monde plus large. Cela permet aussi de mettre les connaissances en rapport les unes avec les autres en les multipliant, au lieu de les spécialiser en les isolant de tout un tas de liens interculturels possibles.
Consolider son dossier scolaire avec les langues mortes
Un collégien peut avoir une idée derrière la tête en choisissant une langue morte en option. Car si l’apprentissage s’avère relativement complexe, c’est aussi bien souvent un cours passionnant et mené en petit groupe, dont les élèves ressortent avec de bonnes notes.
Le premier effet est d’obtenir des points bonus pour le brevet des collèges, puis pour le bac si l’élève choisit de poursuivre. Plus globalement, lorsque l’on termine le lycée en ayant fait latin ou grec, on dispose d’un dossier renforcé, attractif pour candidater dans de grandes écoles, et ce n’est pas négligeable ! C’est donc une manière, dès la 5e, de s’ouvrir des portes pour l’avenir.
Entraîner son cerveau en apprenant une langue morte
On peut aussi choisir latin ou grec au collège dans une démarche désintéressée, par curiosité et pour le simple plaisir d’apprendre. S’initier à une langue est toujours une démarche bénéfique pour le développement personnel. C’est un apprentissage stimulant, qui permet de faire travailler son cerveau et d’entraîner ses fonctions cognitives.
Amélioration de la mémoire, capacité de concentration et de réflexion, acquisition d’une méthode rigoureuse : les spécialistes de l’éducation sont convaincus des atouts cognitifs de l’apprentissage de langues, qu’elles soient vivantes ou éteintes. D’un point de vue éducatif aussi, on note des effets positifs, avec une meilleure sociabilité et un intérêt élargi aux cultures étrangères.
Les langues mortes les plus importantes
Le latin
Langue morte qui reste la plus étudiée en France aujourd’hui, le latin a été à l’origine des langues romanes actuelles, parmi lesquelles le français. Son influence a été immense et se ressent encore fortement dans les textes catholiques et les appellations scientifiques.
Le grec ancien
La langue parlée dans la Grèce antique est l’une des plus importantes parmi celles qui sont aujourd’hui éteintes, compte tenu de la littérature qu’elle a laissée ainsi que de son fort héritage dans les langues actuelles. Le grec ancien a bien sûr donné naissance au grec moderne, mais aussi à tout un ensemble de racines en français, venues de l’importance de la culture grecque et d’une volonté, à la Renaissance, d’en imprégner le vocabulaire scientifique et savant.
L’égyptien ancien
La langue des hiéroglyphes était celle de l’Égypte ancienne. Comme le latin, cet égyptien ancien reste employé dans le domaine religieux, puisqu’on le trouve dans la liturgie de l’Église copte d’Égypte, mais plus personne ne le parle dans la vie courante. Il a toutefois eu comme dérivé le copte, la langue des Chrétiens d’Égypte, tandis que l’arabe a pris la place de langue nationale.
Le sumérien
On dit du sumérien qu’il s’agit de la première langue à avoir développé un système d’écriture, bien avant nos alphabets modernes. Ce système cunéiforme reste aujourd’hui étudié par les historiens à l’instar des hiéroglyphes égyptiens. Quant à la langue, elle s’est éteinte avec la migration du peuple sumérien et sa fusion avec les Akkadiens.
Le gaulois
Le gaulois, ou gallique, appartient à la famille des langues celtiques et était celle qu’employaient nos ancêtres les Gaulois. Lorsque le territoire a peu à peu été colonisé par les Romains, la langue a fini par être supplantée et s’éteindre au Ve siècle. On en trouve des traces aujourd’hui dans certaines variantes localisées du breton.
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Les langues mortes seront ad vitam æternam des atouts à bien des égards ! S’il est peu probable qu’une entreprise ait besoin d’adapter ses documents marketing en grec ancien, en revanche il n’est pas du tout exclu que les langues mortes les plus importantes fassent partie des connaissances de traducteurs de qualité.
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