Les langues anciennes ont la particularité d’être à la fois le berceau de nos langues vivantes actuelles, tout en étant des langues mortes. Comment expliquer que le latin, notamment, ait disparu au fil des siècles alors qu’il a été si puissant dans l’histoire de l’humanité ? Voici quelques éléments d’explication !
Langues mortes vs langues vivantes
Par sa définition, une langue morte est une langue qui n’a plus de locuteurs actifs. Il s’agit d’une langue qui n’est plus pratiquée, que plus personne au monde n’a comme langue maternelle. Sans usagers, c’est aussi une manière de parler qui reste figée, alors qu’une langue est dite « vivante » quand elle continue à être employée largement et donc à évoluer, à se moderniser.
La langue fait partie des grands marqueurs culturels, elle est l’un des fondements de l’identité des peuples. Or, si la langue latine n’existe plus et ne représente plus aucune population, des milliers de langues vivantes continuent à cohabiter sur l’ensemble de la planète. Elles favorisent l’unité de communautés et créent aussi des ponts pour échanger d’un peuple à l’autre. Les langues mortes, elles, font partie de l’histoire.
Quand et pourquoi le latin a-t-il disparu ?
La fin du latin comme langue vernaculaire
À l’Antiquité, le latin n’était pas seulement la langue d’un pays. Il s’agissait d’une puissante langue vernaculaire dans la Rome antique, permettant la communication entre les différents peuples conquis par l’Empire. Dans tout le bassin méditerranéen, ce latin vulgaire était essentiel en particulier pour le commerce, principal terrain d’échange entre ces populations étrangères. C’était aussi une langue imposée, enseignée à l’école.
Or, avec l’effondrement de l’Empire romain et l’indépendance prise par chacun des pays, d’autres langues, spécifiques à chaque nation, ont repris leur place et se sont imposées. Après l’assimilation forcée du latin, les peuples ont donc réaffirmé leur propre identité linguistique. Les historiens et linguistes estiment que cette première étape de la disparition du latin se situe entre le VIIe et le Xe siècle.
La résistance du latin classique
L’histoire du latin est aussi celle d’une langue intrinsèquement liée au catholicisme, ainsi qu’aux matières humanistes et à la science. En ce sens, l’emploi d’une forme classique du latin a été important pendant encore plusieurs siècles, comme langue du savoir et de la religion. Au Moyen-Âge et à la Renaissance, le latin servait de base à de grandes œuvres littéraires. C’était aussi la langue en usage parmi les communautés scientifiques et celle grâce à laquelle les textes religieux étaient diffusés largement.
Mais, là aussi, la société a changé et ce sont les langues nationales qui ont fini par s’imposer dans l’usage. N’étant plus employé dans la vie quotidienne, le latin a fini par ne plus être compris en société et par être supplanté jusque dans ces derniers usages traditionnels. Il a résisté dans le domaine scientifique jusqu’à la fin du XIXe siècle, et jusqu’en 1965 dans l’Église catholique, lorsqu’un concile autorisa la tenue des messes dans d’autres langues. Le latin sous toutes ses formes était désormais devenu une langue morte.
Peut-on parler latin même s’il s’agit d’une langue morte ?
Le latin a ceci de très singulier qu’il s’agit d’une langue morte qui, pourtant, continue à être enseignée. Le fait est que les langues, mêmes celles qui ne sont plus en usage, font partie du patrimoine culturel de l’humanité. Faire perdurer leur apprentissage est donc une manière d’entretenir un héritage précieux, qui porte en lui une histoire ancestrale.
Alors, aujourd’hui encore, on continue à apprendre le latin à l’école. Apprendre une langue morte reste très utile, et ce pour une multitude de raisons. C’est à la fois un enrichissement culturel personnel, mais aussi une manière de développer son vocabulaire et d’accéder plus facilement à d’autres langues étrangères.
Le latin reste aussi, dans une moindre mesure, la langue liturgique de l’Église catholique, bien que l’usage soit aujourd’hui à la traduction de ces textes dans les langues parlées par la population. De même, on trouve encore de nombreux termes latins en science, même si la communication se fait à travers les langues vivantes.
L’héritage du latin dans les langues actuelles
Le latin a laissé après lui un autre héritage, celui de son influence sur de nombreuses autres langues. Parmi les langues vivantes actuelles, on trouve ainsi des langues romanes (dites aussi langues latines). Certaines sont régionales (catalan, sarde, occitan…) mais d’autres sont des langues employées au niveau national et figurent parmi les plus diffusées dans le monde.
Les grandes langues latines actuelles sont en effet l’espagnol, le portugais, l’italien, le roumain, ainsi que le français. De plus, les linguistes estiment que plus de la moitié du lexique anglais vient du latin.
Et puis, l’héritage du latin est partout dans notre quotidien : on parle tous latin ! Il existe en effet en français de nombreuses expressions ou termes directement issus du latin et employés tels quels : et cætera, lavabo, agenda, ad vitam eternam, intramuros, lapsus, statu quo, sine qua non… Parmi les nombreux autres exemples, on peut aussi citer la devise de la ville de Paris, restée en latin depuis ses origines au Moyen-Âge : Fluctuat nec mergitur est associé à un bateau, emblème de la ville, et signifie qu’il est « battu par les flots mais ne sombre pas ».
Où trouver un traducteur en langues latines ?
Le latin est, certes, une langue morte, mais il a inspiré un grand nombre d’autres langues et notamment parmi les plus importantes au monde. Parmi les 90 langues sur lesquelles travaillent les traducteurs professionnels de Traduc.com figurent bien entendu les langues romanes (ou latines). Si vous avez des documents à traduire du français vers l’italien, l’espagnol, le portugais ou le roumain, ou bien l’inverse, vous trouverez donc sans difficulté un traducteur apte à répondre à votre besoin.
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