Brexit : quelles conséquences pour le e-commerce ?

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Brexit. Un mot qui sème le trouble depuis plus de 3 ans maintenant. Depuis le référendum de juin 2016, le Royaume-Uni négocie avec Bruxelles les conditions de son départ. Plusieurs questions se répètent sans cesse sur les lèvres des particuliers les plus curieux : que va-t-il se passer une fois que le Royaume-Uni aura quitté l’Europe ? Qu’est-ce qui va changer et qu’est-ce qui restera pareil ? Autant de questions auxquelles les réponses, sous forme de prédiction pour l’instant, importent aux entreprises.

En termes d’e-commerce tout particulièrement, les enjeux sont conséquents. Le Royaume-Uni est le troisième marché de e-commerce le plus important dans le monde. Nombreux sont les sites de e- commerce qui ont fait traduire, adapter et localiser leurs plateformes pour séduire les consommateurs britanniques. Le Royaume-Uni compte en effet environ 65 millions d’habitants et 77 % d’entre eux réalisent des achats en ligne. C’est le premier marché européen pour le e-commerce avec un chiffre d’affaires s’élevant à 130 milliards d’euros en 2017 ; le Royaume-Uni détient par ailleurs 30% des parts de ce marché. Un consommateur britannique dépense environ 5400 € par an sur Internet. Et si 6 britanniques sur 10 avouent préférer des produits made in UK, le Royaume-Uni reste un eldorado pour les e-commerçants étrangers. Et les e-commerçants français l’ont bien compris : le Royaume-Uni est le 5ème marché cible qu’ils privilégient, après notamment la Belgique et l’Espagne.
Alors, qu’est-ce qui va changer exactement ? Devons-nous craindre de lourdes conséquences pour le secteur de l’e-commerce ? 

S’il est sûr que certaines choses changeront, il ne faut pas paniquer : cela ne se fera pas du jour au lendemain. Une période de transition de deux ans extensibles sur quatre ans a été mise en place à partir de la déclaration de séparation officielle entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne. Autrement dit, le Royaume-Uni peut toujours être considéré comme un Etat Membre en décembre 2022 si nécessaire, le temps de se préparer aux changements.
Brexit consequences e-commerce logistique

1. La logistique : frais de douane et délais de livraison

Les avantages dont bénéficiait le Royaume-Uni en tant qu’Etat Membre seront révoqués. Les e- commerçants devront donc payer des tarifs douaniers. Rien de nouveau pour ceux qui exportent déjà en dehors de l’Union Européenne ! Mais pour les autres, il faudra vous familiariser avec ces tarifs et les démarches administratives qui vont avec.
Le nombre de contrôles à la douane augmentera nécessairement et pourra avoir un impact sur vos délais de livraison et les délais de retours produits. Il faudra peut-être revenir sur vos promesses de livraison en termes de délai pour ne pas créer des insatisfactions auprès de vos clients. Si le Royaume- Uni met en place des mesures de protectionnisme, le délai de traitement des colis provenant de l’autre côté de la Manche peut être sensiblement plus long que celui des colis provenant directement du Royaume-Uni. Il sera peut-être nécessaire pour vous de changer de prestataire logistique pour pouvoir continuer d’assurer le même service…

2. La politique de prix : que faire ?

Il vous faudra peut-être proposer une offre particulière aux acheteurs du Royaume-Uni car des coûts supplémentaires vont s’additionner : TVA, douane… Votre politique de prix changera très probablement si vous souhaitez rester dans la course. L’inconvénient étant que si vous l’augmentez, vous rendez votre produit moins attractif par rapport à l’offre locale. Vous pouvez éventuellement revoir vos marges à la hausse si elles sont réduites. Restez bien attentifs aux fluctuations et à la politique financière adoptée par le Royaume-Uni pour sa sortie de l’Union Européenne.
Votre clientèle sera elle aussi impactée : elle devra payer des taxes d’importation ce qui peut faire hésiter plus d’un client à finaliser son achat chez vous. La TVA devra être payée par les acheteurs du Royaume-Uni dès lors que la valeur du colis ne dépasse pas les 135 £. Les abandons de paniers peuvent donc augmenter… Au-delà de cette somme, l’acquittement des frais de TVA vous reviendra selon une annonce du gouvernement britannique.
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3. La protection des données

Le Royaume-Uni, en tant qu’Etat Membre de l’Union Européenne, suit les mesures du Règlement Général sur la Protection des Données Personnelles. Une chose qui pourrait tout à fait changer au moment de la séparation. Mais l’absence d’une solution équivalente ou adéquate pourrait considérablement et négativement impacter les échanges transfrontaliers. Il est dans l’intérêt du Royaume-Uni de se conformer au RGPD, mais il se peut que ce ne soit pas le cas et que vous ayez à mettre à jour vos clauses contractuelles relatives au transfert de données personnelles vers le Royaume-Uni.

4. Les prestations sociales

Bonne nouvelle ! Rien ne changera pour les e-commerçants installés au Royaume-Uni et exportant sur ce marché : vos droits seront conservés selon une annonce du gouvernement britannique. De quoi se réjouir !

Restez bien à l’écoute des actualités sur le Brexit. Multipliez les sources d’information afin d’être sûr(e) d’avoir envisagé toutes les possibilités. Il vaut mieux prévenir que guérir ! Soignez vos clients et vos partenaires en communiquant le plus possible avec eux et dès à présent. Détaillez les conditions d’import-export (taxes, frais, délais de livraison…) et justifiez tout changement pour les rassurer.

Le Brexit en quelques dates clés :

  • Le 23 juin 2016 : le camp du « leave » l’emporte sur le camp du « remain » à 51,9 % avec un taux de participation à 72 %.
  • Le 24 juin 2016 : David Cameron alors Premier Ministre et très engagé dans la campagne pour le camp « remain » démissionne et laisse sa place à Theresa May.
  • Le 29 mars 2017 : l’activation de l’article 50 qui permet à un Etat Membre de quitter l’Union Européenne est enclenchée par le Royaume-Uni.
  • Le 29 mars 2019 : sortie effective du Royaume-Uni de l’Union Européenne et début de la période de transition.
  • 7 juin 2019 : Démission de Theresa May, Premier Ministre, qui laisse sa place à Boris Johnson, chef du parti conservateur.
  • 20 décembre 2019 : le parlement britannique vote en faveur de l’accord négocié par Boris Johnson auprès de Bruxelles, pour un Brexit annoncé le 31 janvier 2020. Le Parlement Européen doit le ratifier à son tour.

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