De plus en plus de contenus sont disponibles en écriture inclusive. Si vous avez fait le choix d’écrire en écriture inclusive et que vous vous retrouvez à vouloir ou devoir traduire vos supports, vous allez vous confronter à une question assez neuve : comment bien traduire l’écriture inclusive ?
Avant tout chose, n’hésitez pas à aller voir l’article de Redacteur.com sur l’écriture inclusive en français et les raisons pour lesquelles il peut être intéressant pour vous de l’utiliser.
Pour ceux qui l’utilisent déjà et qui voudraient réussir à bien la traduire, voici nos conseils.
1. Comprendre les enjeux de l’écriture inclusive et de sa traduction
Toutes les langues du monde ne proposent pas le même traitement du genre. En effet, les marques du genre sont minimes en anglais ou en chinois, qui n’applique pas de genre aux noms, tandis qu’en arabe il sera difficile de masquer le genre car il est présent sur les noms, les verbes et les adjectifs.
Ainsi les propositions des langues au sujet de l’écriture inclusive sont variées et ne sont pas forcément transférables d’une langue à l’autre.
L’évolution de ces langues dépend également des luttes féministes et LGBT+ dans les pays qui les parlent ainsi que des choix politiques.
En Allemagne, par exemple, toutes les communications officielles utilisent des termes neutres depuis 2014, alors qu’un France, en 2020, il existe une proposition de loi visant à interdire l’écriture inclusive pour toute personne bénéficiant d’une subvention publique.
2. Rechercher les équivalents de l’écriture inclusive dans chaque langue
Il n’y a pas de conseil universel pour traduire l’écriture inclusive. Car cela va dépendre de votre langue cible. Certaines langues comme l’anglais ne portent que très peu de marques de genre. D’autres langues seront très genrées et difficiles à traduire en écriture inclusive. Il faudra vous adapter et vous renseigner de façon plus spécifique.
Voici tout de même quelques conseils qui ne s’adapteront pas à toutes les langues mais pourront vous aider :
L’écriture inclusive en anglais
Pour traduire en anglais, par exemple ce sera très simple, puisque l’anglais ne porte de marques de genre uniquement pour le pronom personnel de la troisième personne du singulier (he, she/ him, her) et les possessifs de la troisième personne du singulier (his, her).
Le pronom « they », normalement utilisé comme pronom pluriel, est utilisé pour genrer au neutre singulier. Au Canada, on utilise aussi « them ».
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L’écriture inclusive en russe
Si vous traduisez vers le russe, essayez autant que faire ce peut d’utiliser le pluriel. « они » la forme de la troisième personne du pluriel prend en charge le féminin, le masculin et le neutre. Le passage au singulier vous obligerait à choisir un genre.
L’écriture inclusive en espagnol et en portugais
En espagnol, il est courant de voir la lettre x pour remplacer une lettre en fin de mot qui porte normalement la marque du genre. On ne dira plus « Latino » ou « Latina » mais « Latinx ».
Parfois ce x est remplacé par une arobase. Cette dernière est également utilisé pour le portugais au Brésil.
L’écriture inclusive en italien
En italien, c’est l’astérisque qui peut remplacer la fin des mots qui permet de le genrer. Comme l’arobase ou le x, cela fonctionne très bien à l’écrit mais n’est pas lisible.
Sur Traduc.com, nos traducteurs professionnels maitrisent parfaitement les particularités de chaque langue tout comme l’utilisation des genres et des accords. Contactez nos chefs de projet pour obtenir la traduction de vos contenus respectant l’écriture inclusive. Demandez un devis personnalisé.
3. Détourner la problématique en adoptant un genre neutre
Pour éviter de traduire directement l’écriture inclusive et vous éviter de nombreux casse-têtes, vous pouvez également adopter les astuces suivantes :
- Il est assez rare que le verbe porte la marque du genre. Parfois reformuler la phrase en passant par un impératif suffit.
- Chaque langue comporte des mots épicènes. Avec un peu de recherches et en reformulant, vous pourriez trouver du vocabulaire adéquate.
4. Traduire en ayant conscient de nos biais sociétaux
Nous avons vu comment essayer de produire une traduction plus inclusive lorsque vos textes sont déjà inclusifs. Mais vous pouvez aussi avoir envie de traduire un texte en proposant un rendu inclusif. Il suffira alors d’utiliser les formes inclusives de la langue cible.
Il est également important de faire attention aux biais sociétaux. Pour cela, il faut avoir conscience de nos biais et se rendre compte, par exemple, que lorsqu’on lit « un médecin » on pense directement à un homme alors qu’il peut parfaitement s’agir d’une femme.
A titre d’exemple, l’ancienne version de Google traduction traduisait automatiquement « my friend is a doctor » (mon ami.e est doctor.esse) par la version masculine. C’est toujours le cas de l’anglais au français, mais la traduction espagnole propose aujourd’hui une traduction au masculin et une au féminin : « Mi amiga es doctora »/ « mi amigo es doctor ».
Autre exemple, le mot turc pour désigner un médecin était traduit au masculin, tandis que le mot pour infirmier.e au féminin.
Par le biais de mises à jour, Google propose de plus en plus de traductions moins biaisées.
Notre conseil
Traduire l’écriture inclusive est un exercice difficile qui nécessite d’avoir de bonnes connaissances dans la langue d’arrivée et sur ce qu’elle propose en matière d’inclusivité. Mais l’effort peut en valoir la peine puisqu’il permet à votre texte d’être plus ouvert et d’éviter tout sentiment d’exclusion auprès de votre cible.
Vous pouvez demander aux traducteurs freelances de Traduc.com de traduire l’écriture inclusive dans vos textes pour vous adresser à votre public cible.